Chaque deux ans, a lieu, la Conférence EEMODS (Energy Efficiency in Motor Driven Systems).Cette année, elle s’est déroulée à Helsinki (Finlande) du 15 au 17 septembre. Plus de 150 experts du domaine des moteurs et des entrainements électriques ont pu échanger leurs connaissances, leurs expériences et les résultats de leurs recherches en efficience énergétique où plus d’une soixantaine d’exposés ont été présentés. A cet effet, la conférence était répartie en trois sessions parallèles : moteurs, politique et entrainements.
Dans le cadre des moteurs, la réflexion et les recherches continuent, afin de pouvoir augmenter sans cesse leurs classes d’efficacité avec pour objectif de commercialiser les nouvelles générations de moteurs de type IE4 et IE5 tout en continuant les recherches et les réflexions pour aller toujours plus loin dans l’efficience où le type de matériaux et leurs accessibilités deviennent de plus en plus un point central, notamment pour ce qui est des aimants permanents.
Dans la session « politique », un des thèmes récurant était comment convaincre les entreprises de mettre en œuvre les mesures d’efficience et comment promouvoir l’approche système. Dans de nombreux cas, l’approche législative, passant notamment par un renforcement des prescriptions d’efficacité, semblerai être privilégiée. Il a notamment été question de la directive européenne concernant les audits énergétique des entreprises qui est déjà en application dans certains pays, dont la Finlande, l’Allemagne, le Danemark et l’Irlande. Cependant, la question de la formation et de la qualité des auditeurs a souvent été évoquée comme étant un point critique et un facteur clé de succès. A cet effet, l’aspect de la formation des ingénieurs et des techniciens dans le domaine de l’efficience énergétique a été abordé dans le cadre d’une présentation de la délégation Suisse, ce qui a d’ailleurs donné lieu à des discussions soutenues sur la durée, la forme et le contenu de telles formations. Dans cette session, il a également été question de la mise en place d’une certification globale pour les composants (p.ex. moteurs électriques, convertisseurs de fréquence) et les systèmes d’entrainement électrique (pompes, ventilateurs, compresseurs) sur la base des résultats de tests effectués par des centres accrédités valables dans tous les pays membre de l’IEC (International Electrotechnical Commission). A cela s’est également ajouté des réflexions sur la mise en place d’une méthodologie pour permettre une approche système, voir sectorielle, au sein des entreprises ou sur la promotion du renouvellement des entrainements électriques ayant dépassé leur durée de vie (qui fonctionnent encore, mais qui sont de loin inefficients). Cependant, toutes les entreprises pilotes qui ont été citées en exemples sont soit des gros consommateurs et/ou des multinationales. L’accès au PME reste pour tous encore très restreint.
Dans la session « drive et dynamique des fluides », il a plutôt été question de modélisation et de prédiction des performances au moyen d’outils numériques (si possible téléchargeable depuis Internet) des pompes, des ventilateurs et des systèmes de transmission (p.ex. transmission directe, courroies plates, courroie en V, etc.). Là aussi, il y a un besoin d’avoir des outils simples permettant d’estimer le potentiel d’économie de la consommation électrique avant et après la mise en place de mesures, telles que l’utilisation d’un variateur de fréquence ou le redimensionnement du système pour répondre aux besoins réels de la consommation, sans avoir besoin de faire des tests ou des mesures couteuses. De tels outils devraient ainsi permettre aux entreprises d’estimer (même grossièrement) leur potentiel d’économie, ainsi que la rentabilité des mesure, et de pouvoir ensuite décider en connaissance de cause sans gros investissements préliminaires (en coûts de mesurage et de consultance).
En conclusion, dans beaucoup de domaines abordés dans le cadre de cette conférence, la Suisse est synchrone avec la Communauté Européenne. Cependant, il y a des points spécifiques, telle que la formation continue, l’assurance qualité et les mesures volontaires où la Suisse est indéniablement dans le peloton de tête. Bien qu’aucune recette miracle n’ait été présentée, EEMODS reste une bonne plateforme d’échange et d’information sur la situation actuelle en Europe et aux Etats-Unis. La très faible participation de l’Asie serait par contre un point à améliorer.
Richard Phillips, section Appareils et appels d’offres publics
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