En novembre, j’ai eu la chance de participer à l’audit approfondi de la politique énergétique de l’Estonie.
L’agence internationale de l’énergie (AIE) soumet ses pays membres à cet audit tous les 5 ans. L’équipe d’audit est constituée de pairs, des spécialistes issus des pays membres de l’AIE qui couvrent chacun un thème. L’audit approfondi se déroule sur une semaine et se base sur des présentations et des interviews des acteurs de la politique énergétique, pour la plupart des employés du ministère compétent, mais également des acteurs externes issus de l’économie ou des associations environnementales par exemple. Un premier assessment est rédigé par les membres de l’équipe au cours de la semaine, chacun formulant une évaluation et quatre recommandations dans son domaine. Les recommandations et l’évaluation préliminaires sont revues par l’équipe d’audit en plénum et le résultat est présenté au ministère en charge de la mise en œuvre de la politique énergétique en fin de semaine. Sur la base de ce premier document l’AIE rédige un rapport d’audit. Le dernier rapport d’audit approfondi de la politique énergétique suisse a par ailleurs été publié en octobre dernier.
Je suis donc partie cinq jours à Tallinn pour couvrir la partie efficacité énergétique de l’audit approfondi aux côtés de cinq autres spécialistes venus du Portugal, d’Autriche, du Royaume-Uni, de Finlande, d’Australie, un représentant de la Commission européenne et trois représentants de l’AIE.
Nous avons découvert en quelques jours les challenges et les enjeux de la politique énergétique estonienne, dans le contexte géopolitique particulier de la région. L’Estonie possède d’importantes ressources en schiste bitumineux et a hérité d’un vaste réseau de chaleur à distance de l’ère soviétique. Depuis son adhésion à l’Union européenne en 2004, l’Estonie s’affranchit progressivement d’une économie tournée vers la Russie au profit d’un rapprochement vers l’Europe et les pays nordiques en particulier. La procédure de synchronisation du réseau électrique avec le réseau européen débutera en 2019 pour être achevée en 2025. L’Estonie connait par ailleurs une croissance économique au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE, avec un taux de digitalisation parmi les plus élevés du monde.
Afin d’atteindre ses objectifs d’émissions en 2030, le pays va devoir relativement rapidement cesser la production d’électricité à partir de schiste bitumineux. Parmi les recommandations préliminaires de l’équipe d’audit, on retrouve une sortie responsable du schiste, l’investissement dans les énergies renouvelables, en particulier l’éolien, et la poursuite des efforts en matière d’efficacité énergétique, notamment dans les bâtiments et l’industrie.
Le rapport définitif de l’AIE concernant l’audit de l’Estonie sera publié en septembre 2019.
Paule Anderegg, section Industrie et services OFEN
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